Pas de lectures sans quelques enquêtes et autres romans policiers, ce serait péché !
La cité des jarres, La femme en vert, La voix, Arnaldur Indridason. Le personnage principal de cette série est un policier islandais qui enquête sur des meurtres généralement assez sordides. Tout ça se passe en Islande, où il fait souvent gris, froid, et il pleut (quand il ne neige pas). A côté de ces réjouissantes enquêtes, il essaye de reprendre contact avec ses enfants élevés par son ex-femme qui visiblement le déteste franchement : une fille, droguée, et un fils qui n’a pas l’air d’avoir trop bien tourné non plus. Il est aidé par deux collègues qui ont aussi leurs problèmes. Bref, tout ça est assez sombre, mais finalement bien mené. On en apprend un peu plus sur le personnage à chaque épisode, et l’Islande apporte un petit côté dépaysant pas déplaisant.
Le chat qui parlait aux oiseaux, de Lilian Jackson Braun. Ce livre est extrait d’une longue série de romans mettant en scène Jim Qwilleran, un homme très riche qui s’est installé dans un comté imaginaire des États-Unis et y joue le rôle de bienfaiteur, tout en écrivant une chronique dans le journal local. Il a deux chats qui semblent avoir des capacités exceptionnelles (ou alors il y a de drôles de coïncidences). Je n’ai pas trop aimé ce bouquin : la résolution de l’énigme n’est pas le cœur de l’histoire, il s’agit plutôt de décrire la vie dans ce petit comté avec sa communauté et ses lieux un peu stéréotypés : le maire un peu mafieux, le restaurant chic, le restaurant de hamburgers, la bibliothèque, … Tout tourne autour de la recherche des sujets des chroniques que Qwill doit écrire, sujets qui sont vraiment sans intérêts, sauf peut-être dans ce comté où il ne se passe rien. Il paraît que tout ça est censé être ironique : je n’ai pas vraiment accroché à cet humour ou bien c’est trop américain. A lire en VO peut-être ?
La trilogie Twain : Un pour deux, L’un ou l’autre, Deux pour tous, Martin Winckler. Clairement, ce n’est pas à mon goût, ce que Martin Winckler a fait de mieux. Néanmoins, son entreprise est louable : on dirait qu’il a voulu faire une sorte d’ouvrage qui engloberait tout un tas de ses dadas : les séries télévisées, le fantastique, les labos pharmaceutiques verreux, les bons et les mauvais médecins. Je n’ai pas été accrochée par l’histoire (j’ai failli ne pas lire le dernier volume), sans doute à cause du fantastique. Néanmoins, c’est original, c’est assez ludique et j’aime beaucoup le fait que tout se passe à Tourmens, cette ville imaginaire qu’on retrouve dans tous ses romans (un peu d’unité !). Le maire Esterhazy ne rappelle pas notre président par hasard, la critique n’est pas très subtile, mais c’est quand même plutôt bien vue. Bref, un avis assez mitigé.
L’adversaire, Emmanuel Carrère. Le livre raconte l’histoire de Jean-Claude Romand, cet homme qui a réussi à duper son entourage pendant plusieurs années en leur faisant croire qu’il était un médecin de l’OMS, et qui a fini par assassiner sa famille. Je n’ai jamais trouvé l’histoire de Romand vraiment stupéfiante : qu’un mensonge en entraîne un autre et que plus on mente, plus il soit difficile de dire la vérité, jusqu’à ce que la seule échappatoire soit de tuer tout le monde ne me semble pas vraiment extraordinaire. Evidemment, quand ça dure plus de 10 ans… Le grand intérêt du livre est de montrer comment cela a commencé, et comment le mensonge a pu durer aussi longtemps. Emmanuel Carrère garde quand même de la distance avec Romand, qui a usé de pas mal de filouteries et d’illégalités pour « survivre », et ne tranche pas le cas de ce qu’est Romand aujourd’hui : sincère, ou menteur ?
Mademoiselle Fifi, Guy de Maupassant. Un recueil de nouvelles. Je me souviens de la première, qui donne son nom au recueil : des Allemands qui occupent un château français s’ennuient et font venir des filles pour s’amuser. Un des officiers, surnommé Mademoiselle Fifi s’avère particulièrement brutal, et la petite fête tourne mal… J’ai apprécié ce recueil dont les histoires sont très variées, et qui est ma foi fort bien écrit.
C’est maintenant du passé, Marianne Rubinstein. On passe à quelque chose de complètement différent et beaucoup moins léger. Le livre raconte de façon morcelée la recherche par l’auteure de l’histoire de sa famille, dont une bonne partie a disparue durant la Shoah. Le titre du roman est extrêmement bien choisi, car tout tourne autour de la façon dont ce passé se répercute encore sur le présent, quels sont les effets de ce passé sur les génération d’après. J’ai bien aimé ce livre : il est assez difficile à raconter, car il n’y a pas une histoire à proprement, il s’agit de la quête de l’auteure, de ces interrogations sur le passé et le présent. C’est grâce à ce livre que j’ai découvert les Notes de chevet de Sei Shonagon, dont plusieurs passages sont cités.
Par hasard, il se trouve que j’ai lu Maus de Art Spiegelman au même moment et le livre et la BD semblent se répondre. La BD, qui dépeint les persécutions des juifs en Pologne avant et pendant la seconde guerre mondiale est vraiment bien faite : ne cache rien, mais sans misérabilisme. La narration entremêle des entrevues pas toujours simples entre le narrateur et son père, rescapé d’Auschwitz, et le récit par le père de ce qu’il a vécu. Avec ces allers-retours entre passé et présent, on voit bien comment l’un se répercute sur l’autre.
J’ai aussi lu les Les blue cerise (j’en ai déjà parlé ici), j’ai lu un recueil de nouvelles dont j’ai tout oublié (le titre, l’auteur…) mais dont certaines n’étaient pas si mal , sans doute quelques enquêtes d’Agatha Christie, et diverses BD au gré de celles que Marc ramène de la médiathèque : Maus, dont j’ai déjà parlé ; Lui, adaptation d’une pièce de Philippe Djian que je n’ai pas aimée : je n’ai pas tout compris, et je ne vois pas où il veut en venir ; l’excellent Quai d’Orsay de Blain et Lanzac, une plongée dans un ministère des affaires étrangères fictif (hum), avec un ministre mélange de Chirac et Villepin, et d’autres que j’ai oubliées.
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