Pas de menu la semaine passée pour cause de vacances en Andalousie. Comme on n’a fait que se délecter de tapas, je ne vais pas détailler tous les menus. En vrac, nous avons pu goûter au jambon bellotta, à l’excellent chorizo espagnol pas piquant et très parfumé, et au saucisson.
Évidemment, les olives, le gazpacho et la paëlla étaient aussi aux rendez-vous. Plus originaux, les épinards aux pois chiches, les asperges aux oeufs, les croquettes frites de poulet à la béchamel, les arancini (croquettes frites de riz fourrées à la viande), les ragôuts de porc au goût léger de curry. Sans oublier les fritures d’anchois ou de calmars, ou les fromages secs marinés à l’huile d’olive, ou le chocolat con churros pour notre dernier petit déjuener. Bref, on n’est pas mort de faim.
Et top du top du cinémascope, une nuit à l’hacienda Benazuza, avec le repas du soir au restaurant La Alqueria, une sorte de spin-off du fameux El Bulli de Ferran Adria. Il faut être prêt à ouvrir le porte-monnaie, mais ça vaut le coup si on apprécie ce genre de choses.
Déjà, à peine assis, on nous propose la carte des eaux : une petite dizaine d’eaux dont les teneurs en sodium, magnesium, etc. sont détaillées. Pas de carte, mais le « menu du jour ». On commence par une sélection d’entrées style tapas d’inspiration espagnole :
- Olive verte : ça a la couleur de l’olive, la forme de l’olive, le goût de l’olive, mais ce n’est pas une olive, c’est une grosse bille qui explose en bouche libérant un jus au goût d’olive, très très fun pour commencer
- Petits poissons frits au citron
- Baguette au jambon : une barre creuse croustillante entourée d’une fine tranche de jambon sec
- « Toro ham » : un truc assez étonnant, de très fines languettes de thon badigeonnée d’un « jus » de jambon. On attrape ça avec une pince, ça fond en boche, sans qu’on sache si on mange du thon ou du jambon
- La tortilla déconstruite : dans un verre à cocktail, un fond d’oignon « caramélisé » (?), une couche de jaune d’oeuf (style oeuf à la coque), et tout en haut, une mousse de pomme de terre (style espuma) , très bon
Puis passage aux choses sérieuses :
- gazpacho au homard et basilic, avec 4 morceaux de homard et une julienne très, très, très fine (cube de 1mm de côté) de poivron, gouteux
- thon confit et mayonnaise au thon (je ne sais pas comment le thon est confit), pas un de mes trucs favoris
- gnocchi de polenta : un plat parfait. Des petites quenelles de semoule, presque liquides à l’intérieur, saupoudrées d’une légère poudre de café, avec une petite sauce, de l’huile de noisette, et des faux mini-oeufs au plat (le jaune étant du safran et le blanc, et bien je n’en sais rien). On n’en mangerais pas des tonnes, mais l’accord entre les saveurs était juste parfait. La très grande qualité des ingrédients – dont l’huile de noisettes – n’y sont pas pour rien. Avec ce plat, j’ai compris pourquoi je payais 110 euros hors taxe et hors boisson, sans regretter mon argent.
- crabe et bacon, sauce asiatique : une sorte de « pavé de gras » (à vrai dire, je ne sais pas ce que c’était), recouvert de petits morceaux de crabe ; feuilles de coriandre, petits champignons (chinois ?) et sauce avec sans doute de la sauce soja et de l’anis étoilée. Sans doute ce que j’ai le moins apprécié, n’étant pas fan d’anis.
- civet de lapin et gelée de pomme : de fondant petits morceaux de lapin, luisant d’une délicieuse sauce au vin, à déguster avec des cubes d’une gelée acidulée de pommes, pour un bon accord.
Puis les desserts :
- gelée de vanille, glace (à quoi ? je ne sais pas mais très bonne), orange confite, bâtonnets de canelle et sauce au caramel. Un excellent dessert, bien abouti, où là-encore, les saveurs se complètent parfaitement. La gelée a une texture très agréable, la glace « fait la vague » comme dit François Simon, les morceaux d’orange ne sont pas complètement confits, et le batônnet de canelle est un étonnant petit biscuit (à la canelle) qui ressemble à s’y méprendre à un vrai bâton.
- pain glacé au chocolat blanc : pour (presque) terminer le repas, un plat très amusant. Un étonnant pain glacé blanc, saupoudré de poudre de yaourt. En bouche, on a l’impression de manger de la neige poudreuse (le volume est divisé par 10 dans la bouche) au délicieux goût de chocolat blanc, bien mis en valeur par l’acidité de la poudre.
- cubes de fruits, servis sur un lit de glace
J’ai trop mangé, c’est sûr, j’ai mis deux jours à m’en remettre, mais je ne le regrette pas !
Et le matin, re-belote au petit déjeuner : avec les petites pâtisseries maison, 3 petits jus de fruits (pomme basilic, coco ananas, et un étonnant mais savoureux pamplemousse-romarin), de petits toasts à tartiner de fromage frais, beurre au café, sauce pralinée, confiture de mangue ou poire vanille. Pour finir, un plat chaud à base d’oeuf. Pour Marc, oeuf poché, dés de jambon, bouillon truffé ; pour moi, de petits sandwichw oeufs-jambon-fromage-truffe. Et ça a variment goût de truffe.
Le restaurant est un peu guindé (forcément, 2 étoiles au Michelin…) mais on n’a pas un serveur en permanence derrière le dos. Les plats se succèdent vite (limite un peu trop, vu la quantité). Pour le petit déjeuner, ça reste guindé, ce qui est un peu dommage car c’est un moment où on aime être tranquille et avancer à son rythme, en faisant des allers-retours entre sucré et salé, ce qui n’est pas trop possible vu qu’on est servi et débarrassé au fur et à mesure.
Pour la critique de l’hôtel, il va falloir attendre que je le « tripadvisorise »…