Aujourd’hui, il nous faut remonter vers Split. On espère visiter Šibenik, les gorges de la Krka et Trogir avant de reprendre l’avion après-demain dans l’après-midi. Dilemne : doit-on faire un long détour via la péninsule, prendre un ferry (dont on ne connaît pas la fréquence) à Trpanj pour Ploče, et continuer vers Šibenik ? Ou doit-on monter au plus direct, mais passer par 10 km de Bosnie pour laquelle notre voiture n’est pas assurée, et se payer la frontière Croate avec plus de bouteilles dans le coffre qu’il n’est autorisé pour entrer dans le pays ? Nous choisissons la sûreté, c’est parti pour le ferry. Nous refaisons le chemin en arrière : Mali Ston, Ston, la péninsule, … nous laissons simplement Orebic pour bifurquer vers Trpanj, où nous nous rendons compte que le ferry est toutes les 3 heures. Le prochain est dans une heure et demi. Ni une, ni deux, nous prenons notre place dans la file, et allons nous baigner en attendant. Avant de partir, nous essayons de dégotter des sandwichs, que nous finissons par faire nous-mêmes et manger dans le bateau. Arrivés à Ploče (pas beau vu du ferry), nous repartons vers Split via la rivieira de Makarska. On longe les îles (Hvar, puis Brač) le long d’une nationale tortueuse qui dessert une série de villages balnéaires sur 65 km. La file de voitures se traîne : camions lents, campings-cars à peine plus rapides, et pas évident de doubler.
Finalement, nous rejoignons une autoroute flambant neuve avec satisfaction. L’arrivée à Šibenik est difficile : il faut trouver un logement, mais nous ne savons pas trop comment nous y prendre. La ville, que le guide recommande pourtant chaudement, a l’air moche : grosses usines à l’entrée, centre historique pas visible depuis la rue qui le longe. Comme si on arrivait à St Etienne. Ou Roanne. Ou Limoges. Évidemment, nous avons loupé tous les parkings du centre, nous nous arrêtons plus loin pour réfléchir. La ville ne nous emballe pas, nous décidons d’aller à Brodarica, une cité balnéaire à quelques km de là. Bof, on dirait que toutes les constructions sont au bord de la route… Mais une rue semble rentrer dans un petit quartier, et là, une agence nous propose une chambre à 25 euros chez une petite mamie qui ne parle que le croate. Adugé – vendu, nous en avons bien marre de toutes façons, il est temps que la journée se termine. Marc va se baigner, alors que je reste à lire sur le bord, victime depuis quelques jours d’une mini-turista. Le soir, un orage éclate au moment où nous sortons manger. Direction le restaurant le plus proche, juste à côté. Très bonne daurade grillée à la dalmate, sur fond de chants croates style polyphonies corses, et petit calendrier de soutien à Ante Gotovine sur la porte. On voit d’ailleurs différents panneaux de soutien le long des routes.
Demain, une dure journée nous attend : la Krka le matin et Šibenik en fin d’après-midi.