Ca fait bien longtemps que je ne vous ai pas causé de mes lectures. Round 1, durant nos vacances de printemps à Avignon. Je suis partie avec une sélection de livres sur le thème « les livres que j’ai mis sur mes étagères, mais que j’ai jamais lus ». C’est légèrement maso, parce que si je ne les ai jamais lus, il y a peut-être une raison… Au menu : Sigefried et le Limousin de Jean Giraudoux, Tromperies de Philip Roth et Le médecin de campagne de Balzac. Et aussi le volume 5 des aventures de Kay Scarpetta ainsi que le dernier Kundera, tous deux achetés pour l’occasion.
J’ai commencé avec Siegfried et le Limousin. Aïe. L’histoire : après la première guerre mondiale, un français retrouve, en Allemagne, un ami perdu pendant la guerre. L’ami a perdu la mémoire et tout le monde croit qu’il est allemand. Le livre part d’un bon sentiment : montrer l’Allemagne sous un bon jour dans une période où c’est loin d’être évident. Mais que c’est lourdingue. Toutes les deux lignes, on trouve une référence à un lieu, à des gens, à des évènements qui n’ont trouvé aucune résonance chez moi. Et on dit que Vincent Delerm fait du name-dropping : petit joueur, va ! J’ai fini le livre, mais je n’ai pas aimé du tout.
Tromperie : une suite de chapitres évoquant les rencontres du narrateur avec diverses femmes. Un livre varié, tant sur la forme (des dialogues au téléphone, des récits, des chapitres très courts, …) que sur le fond grâce à la diversité des femmes et de ce qu’elles racontent. Des personnages récurrents, d’autres pas. Une narration qui oblige à se poser des questions sur la chronologie. Un livre pas si mal en fin de compte, je ne sais pas pourquoi je ne l’ai pas lus plus tôt.
Enfin le médecin de campagne. Je n’aime pas trop Balzac, j’ai un mauvais souvenir du Père Goriot, lu au lycée, et j’avais trouvé bien long les Illusions perdues. Mais ce médecin-là est étonnamment bien passé, surtout si on considère le thème, sacrément barbant : un militaire se rend en Chartreuse pour y rencontrer un médecin qu’il suit dans sa tournée. Voici le prétexte tout trouvé pour décrire cette vallée et comment, grâce à quelques idées bien pensées, elle a prospéré. Un dîner avec les notables du village permet de glisser un peu de politique dans ce mini-manuel d’économie, et Napoléon, qu’on soit pour ou contre, est dans toutes les conversations. Est-ce l’écriture de Balzac, la personnalité hors-norme du personnage principal ? J’ai lu ça jusqu’au bout sans m’ennuyer une seule seconde !
Une peine d’exception de Patricia Cornwell. Le quatrième volume des enquête de Kay Scarpetta n’est pas trop gore, et on y voit apparaître un des grands méchants des épisodes suivants. Dans la lignée de la série, en bref.
Une rencontre de Kundera est encore un essai sur le roman, mais il s’ouvre aussi sur la peinture, la musique, bref l’art. Je ne sais plus bien de quoi il parle, mais évidemment, c’est bien, cultivé et brillant. Toujours un peu donneur de leçon aussi. Et tout comme l’Art du roman m’avait fait lire Jacques le fataliste, celui-ci m’a donné envie de lire Anatole France (et éventuellement Rabelais en anglais !).